Témoignages Naissance

Naissance de Nino

Nous sommes le 27 mars 2015, petit matin, j’ai encore eu des contraction-ettes cette nuit… mais quand est ce qu’on passe aux choses sérieuses !!

 

Nous partons faire une ballade en famille avec Guillaume et Maël, nous jouons dans le champs pas loin de chez nous. Je fais danser mon bassin gentillement toutes les 10 min pour le plaisir. J’y crois en secret, pas d’alerte. La journée poursuit son  cours normalement. Tout de même je m’endors subitement vers midi épuisée. Réveillée par mes hommes qui rentrent avec des amis.  « Je suis complètement à l’ouest là ! » leur dis je spontanément, et là dans ma tête je me dis « AH ! Mais ça c’est les hormones qui me rendent cotonneuse:-) »

 

Ils restent manger, moi je mange pour 4 !! « Vous assister peut être à mon début d’accouchement les amis !! »

Quand ils partent je suis prise d’une envie d’aspirateur, c’est louche.

 

Je propose à Guillaume d’aller se ballader avec notre fils pour que je me repose, finalement je décide de faire mon yoga pour voir si les choses pourraient se mettre en route plus concrètement.

 

Je prends beaucoup de plaisir à mettre en pratique tout ce que nous avons appris en cours : les 8, le 4 pattes, les visualisations  d’ouverture, invitation du bébé à venir aujourd’hui ? Discussion avec lui !! etc…

 

Je sens qu’il se passe quelque chose, demande à Guillaume de rallonger leur ballade, je crains que s’ils me retrouvent trop tôt ça stop tout comme la semaine dernière au réveil d’une nuit de pre-travail.

 

Je pars en ballade, là, toutes les 8-10 min je suis obligée de m’arrêter et d’adopter une posture confortable (et discrète il y a du monde dans le quartier!!)

Retour à la maison, retrouvailles en famille,

 

19H

je fais manger mon fils, mais je reste debout:-) obligée ! Je vais le coucher, je tiens le coup 15min couché sur le côté grace au yoga j’en profite pour faire des visualisation à fond.

20H

je suis sûre que c’est pour cette nuit maintenant. Cette fois je sens tout mon bassin se mettre au travail. Je passe un cap, je ne parle quasi plus pendant les contractions, la PUISSANCE est là  mais pas la douleur ! YOUPI ! J’adopte toujours la même posture qui me convient : debout, un bras tendu plaqué contre un mur pour me mettre en traction et me permet d’ouvrir mon bassin en LACHANT TOUT. Je range en même temps, fini le sac de Mael pour son départ. Echange avec les sages femme au téléphone. Guillaume gonfle la baignoire d’accouchement.

 

21H30

Je perds les eaux sur une contraction à 4 pattes, j’étais au téléphone avec Elisabeth…Je dois la rappeler bientôt, mais elle pense qu’il ne faut pas qu’elle arrive trop tot pour que je sois vraiment deja dans ma bulle, notre bulle.

Je previens Guillaume. Je vais prendre une douche : OULALA ça rigole plus ça c’est de la contraction, on peut dire que maintenant ça fait mal ! Mais un mal ami 🙂

« dis à ta mère de venir chercher Mael !! »

Elle arrive à 22h, repart avec notre fils endormi.

 

OK, maintenant on fait notre bulle (jusqu’ici je géreais seule), on met en pratique ce qu’on a appris : 1ere contraction … je me relève… ah ben non il n’y a plus de pause !!! La contraction suivante est dejà là.  Appelle les sage-femmes !! (Je ne suis plus en mesure de le faire, ça va très vite) Chacune d’entre elles avaient senti les choses et étaient en train de monter dans leur voiture !!

 

Je suis à 4 pattes au coin de mon canapé, je tracte la structure en metal d’une main, Guillaume est prés de mon bassin, nous nous mettons à faire des sons ohhh, aahhh…. Je ne vais plus bouger jusqu’à la fin.

« La baignoire ! » non c’est trop tard, nous n’avons pas eu le temps de la remplir

« Je ne vais jamais y arriver !! Qu’est ce que je fais là !! » Guillaume se dit « Ah ! Ça sent la fin ! »

 

Les sons sont de plus en plus forts, graves. Guillaume m’aide vraiment à garder le tempo et maintenir la bulle, surtout ne pas en sortir…

J’entends encore la voix de Guillaume « oh ! Je sens la tête !! » Un vrai sage homme

 

22h 25,

La première sage femme arrive, cherche rapidement le cœur du bebe au monito, se lave les mains et…

Je m’écris « Mais il arrive là !! »

 

22h30,

Je pousse sur une contraction et la sage femme receptionne le bebe 🙂

Nino est là, sur mon ventre, je n’en revient pas de la rapidité de cet accouchement !

 

Je tremble fort, il paraît que c’est fréquent sur des accouchements très rapide….

 

Le placenta mettra du temps à venir, apres un ultimatum encore 15 min et on descend à l’hopital… on coupe le cordon, je change de position, ne tremble plus (apres 1H quand meme!!) et il arrive, yaaahh !!

 

Nous sommes bien sur les plus heureux parents… Nino est parfait !

 

Je suis très heureuse de cet accouchement qui n’aurait pas pu mieux se passer ! Ultra rapide, pas de souffrance juste de la puissance sur à peine 2h !!

Je suis heureuse de tout le cheminement que j’ai fais pendant ma grossesse sur fond de yoga, chant pre-natal et sophrologie, qui je suis sure m’ont permis cet accouchement magnifique, malgré mais craintes d’un accouchement long et fatiguant à l’image du premier…

Naissance de Zélie

3ème accouchement après deux beaux accouchements à la maison. Je ressens pourtant le besoin d’une préparation solide. La grossesse a été semée de doute face à mon col de l’utérus un peu souple qui m’a fait redouter un accouchement prématuré. Mais la confiance de mon mari Charles, les séances régulières avec Christine et la préparation avec Elisabeth, la sage-femme, ont eu raison de mes peurs et c’est avec confiance que j’ai été jusqu’au bout de ma grossesse.

 

Samedi soir, Charles rentre de sa journée de travail vers 21h. Les contractions, fréquentes ces derniers jours, deviennent plus régulières : toutes les 15-20 minutes mais tout à fait gérable. Je préviens Charles que la naissance aurais certainement lieu le lendemain, ça tombe bien c’est le jour du terme !

 

23h, on se couche. D’abord discrètes, les contractions finissent par me réveiller mais je me rendors entre chaque.

 

2h du matin, malgré mon envie de poursuivre ma nuit de sommeil, je suis obligé de me lever. Les contractions deviennent trop douloureuses en position couchée. Le col est ouvert à 1 doigt. Charles m’aide à aménager un petit coin dans le salon : lumière tamisée, chauffage, eau et pate d’amande pour les petits creux. Il retourne se coucher. La position debout a bien lancé le travail : j’ai des contractions toutes les 4 minutes. A chaque contraction je reprends la même position que pour les accouchements précédant : les deux pieds ancrer dans le sol, les deux mains contre le mur et je me déhanche dans d’amples mouvements accompagnés de vocalise : les O pour la descente, les A pour l’ouverture. Mon fils se réveille dès mes premières vocalises : je lui explique que le bébé est en train d’arriver, il se rendort rassuré.

 

3h du matin, je préviens Elisabeth par texto que c’est pour cette nuit : col ouvert à peine à deux doigts. Je repense au conseil de Christine et accueille chaque contraction avec joie et bienveillance : elle me rapproche de la rencontre avec mon bébé. Cet état d’esprit me donne l’impression d’ajouter de l’intensité et de l’efficacité aux contractions tout en minimisant la sensation de douleur. Entre chaque contraction je marche dans l’appartement, je me recharge en énergie par des respirations et je parle à mon bébé. Lui aussi doit avoir du mal à dormir !

 

4h30 du matin, je fatigue. La nuit a été courte et le besoin de sommeil se fait sentir. Les contractions sont montées en intensité.  Toutes les 20 minutes je m’offre une pause : je m’assoie pour une micro sieste. Cela me permet de doubler le temps entre deux contractions : 7 minutes ! Mais la contraction suivante n’en est que plus douloureuse.

 

5h : Le travail me parait long. Elisabeth m’envoie un SMS pour prendre des nouvelles. Je veux lui répondre mais je n’arrive plus à écrire de message. Je suis en train de déconnecter. Je l’appelle d’une voix presque chuchotée : le col est à 4-5cm, je lui dis que les choses avancent doucement et que sa venue n’est pas urgente. Elle me conseil un bain. J’en ai envie mais en même temps j’ai peur de ne pas gérer les contractions dans ma petite baignoire. Elisabeth me dit d’essayer : je n’aurais qu’à sortir si cela ne va pas. Je raccroche et me fait couler un bain. Je suis ailleurs. Je sens qu’il me faut un relais. Je réveille Charles et je me glisse dans l’eau. Les contractions s’espacent. Je profite de ces minutes de répit pour me reposer. Je me mets de coté à chaque contraction et je continue mes sons d’ouverture. Les contractions ne sont pas plus douloureuse dans l’eau que debout et le fait d’être couché me permet de mieux récupérer entre deux : merci Elisabeth pour ce contact agréable avec l’eau. Le répit dans l’eau est de courte durée : les contractions redeviennent régulières. Je demande à Charles de rappeler Elisabeth,  : pour un 3ème bébé, elle a pris de l’avance : elle est déjà sur le parking et attendait notre appel pour nous rejoindre.

 

Je suis un peu dérouté : je m’attendais à un travail encore long et pourtant chaque contraction s’accompagne déjà d’une envie de pousser que je ne retiens pas. Charles et Elisabeth me soutiennent par leur présence et m’accompagne dans mes sons : grâce à eux je garde le dessus sur la douleur.

 

Les poussées sont de plus en plus fortes. Puis bébé s’engage. Je sens nettement sa tête qui passe le col de l’utérus. La position couchée ne me convient plus. Entre deux poussés, Charles et Elisabeth m’aident à sortir de la baignoire.

 

Charles me demande où je veux m’installer. Je réponds dans la chambre mais tout est très flou. Il part préparer le lit… et moi je me mets à quatre pattes dans la salle de bain. Le bébé descend. Je me redresse pour mettre ma main sur ma vulve. Le bébé n’est pas encore en bas. Je mes deux doigts dans mon vagin et je touche sa tête. Je garderais ce contact jusqu’au bout. 4 poussés. 4 va et viens de sa tête vers la sortie. Le temps pour moi de ressentir les pressions de plus en plus forte sur le périnée et de le détendre un maximum. La 4ème poussé sera la dernière : la douleur est tellement forte que je ne veux pas d’une 5ème poussée. Tant pis si le périnée doit se déchirer, je pousse le plus fort possible. La tête passe et le corps suit avec la fin de la poussée. Je récupère ma petite fille dans mes bras.

 

6h10 : ça y est, je sers mon bébé dans mes bras. Elisabeth et Charles m’aident à m’assoir. Le temps de rassurer ce petite être, de reprendre mon souffle, de me remettre de mes émotions et je vais m’installer dans mon lit. Premier câlin, première tétée et première caresse de son grand frère qui vient de se réveiller. Bébé et papa se découvre peau à peau pendant l’expulsion du placenta, qui, comme la fois précédente, se fait attendre. Puis c’est au tour de la grande sœur de venir saluer bébé. Elle n’aura rien entendu de la nuit. Après examen, le périnée est une nouvelle fois intact.

 

Elisabeth, discrète et efficace, gère tout : la santé de bébé et maman, le petit pique nique matinal dans le lit (partagé avec les enfants), l’administratif avec le papa, le nettoyage et le rangement de la salle de bain, les premières photos de famille, la gestion des plus grands tout excité de cette nouvelle petite sœur… Elle s’éclipse en fin de matinée et reviendra le lendemain pour s’assurer que tout va bien.

 

Les 2 grands iront passer l’après midi chez des amis nous permettant un repos à trois bien mérité. Le soir la vie reprend son cours normal. Leur petite sœur arrivée dans la nuit fait déjà partie de la famille comme si elle avait toujours été là. Il faudra juste attendre encore quelques jours pour retrouver une maman (presque) en possession de tous ses moyens. Pour profitez de ces moments et s’installer dans le nouveau rythme, les premières visites ne seront autorisées qu’au bout de 5 jours !

 

De cet accouchement, je retiendrais les bienfaits de l’accueil de chaque contraction avec bienveillance et le dialogue quasi permanent avec mon bébé qui m’a permis de l’accompagner durant les contractions et tout le long de sa descente. Dialogue qui se poursuit encore aujourd’hui.

 

Merci à toi Christine pour tes apports. C’était un 3ème accouchement mais les exercices de visualisation de la naissance, la posture d’accueil bienveillant des contractions et la présence au bébé développé sur les séances m’ont permis de vivre mon accouchement en phase avec mon bébé. Chaque accouchement apporte un vécut qui correspond à notre chemin de vie. Ce troisième accouchement m’assoie pleinement dans mon rôle de mère et de femme

Naissance de Lola

Chère Christine,

 

Je m’imaginais t’écrire plus tôt, en bonne élève qui applique ce qu’elle a lu dans les livres. Mais les mots me manquaient et je me suis chuchotée: prends ton temps et n’ai pas peur. Car oui, une partie de moi ne voulait pas poser des mots sur l’arrivée de ma Lola car cela marquait la fin d’un chapitre. Je n’étais pas prête.

 

Le 15 octobre 2022 commençait comme un samedi paisible. Je suis descendue à pied pour un cours de yoga proche de la maison. Je me sentais bien malgré une nuit un peu difficile. J’étais bien sur mon tapis, comme sur un nuage. J’avais du mal à entendre les personnes autour de moi, une sensation d’être sous l’eau et recevoir des sons lointains.

 

J’ai enchainé ma matinée par mon traditionnel tour de marché à Sallanches avec en prime une petite galette marocaine au fromage. Chut! Pas un mot à Nicolas… J’ai acheté du fromage et une salade pour le repas du soir chez une amie.

 

Je suis remontée dans ma taverne d’un pas élancé, je volais. J’ai commencé à préparer mes traditionnels beignets de courgettes et Nicolas est arrivé. Nous étions paisibles. Il était 13h50, je me suis assise. Deux petites bulles se sont logées dans mon utérus. Puis un doux liquide est venu, je me suis levée comme un ressort de ma chaise. Je perdais les eaux. Une belle symbolique de perdre les eaux pour une fille qui n’aime qu’être dans l’eau.

 

Le temps d’un instant, la peur. Nicolas m’a regardée et m’a serrée dans ses bras: « tout va bien se passer ». Il m’a fait couler un bain et j’ai appelé la salle de naissance de l’hôpital de Sallanches. Une voix rassurante m’a écoutée et m’a laissé le choix de commencer le travail à la maison. La seule demande: venir à la maternité avant 19h.

 

Et j’ai commencé mon voyage. Le plus beau de tous. Je me suis plongée dans l’eau chaude. Je t’ai envoyé un message comme pour chercher ta bénédiction. Tu m’as répondu très rapidement en me disant « reste reliée à ton bébé et reste active ». J’ai décidé de finir ma trentaine de beignets de courgettes pour les amener à la maternité. Le tupperware enfin fini, nous nous sommes mis à table et avons mangé nos raviolis aux cèpes. Il fallait prendre des forces et se préparer pour notre ultra trail.

 

Nous avons préparé en musique la valise de la maternité. Un peu perdus, nous avons mis différentes tailles, du un mois, du trois mois. Le sac était plein ! Nicolas est descendu pour installer le siège auto. Toujours sur mon précieux ballon, j’ai commencé mes ohm en faisant des huit. Je sentais une puissance divine dans mon bas ventre. Puis je me suis isolée dans les toilettes dans la pénombre. Je parlais à mon bébé: « on va le faire ensemble ce voyage. Quel cadeau de la vie ».

 

Nicolas a demandé à une amie de récupérer mon colis Vertbaudet arrivé à pic avec mes brassières d’allaitement et leggings pour la maternité. Je n’avais aucune notion du temps. Et ce n’était pas pour me déplaire. Je n’ai jamais compté mes contractions. Je les accueillais avec joie. Merci d’exister.

 

Le jour a commencé à tomber, il était presque l’heure: 19h. J’ai enfilé ma robe et mes collants et dit au revoir à mon nid. Je ne reviendrai plus, la prochaine fois, ce sera une autre. Nous avons retrouvé nos amis sur le parking de la résidence. Leurs visages et leurs étreintes remplis d’amour m’ont donné une sérénité. En allant à la voiture, un chat blanc s’est avancé vers moi. Une femelle. Elle me parlait, semblait comprendre ce qu’il se passait. Elle voulait s’inviter dans la voiture et partir avec nous. Je l’aurai bien amenée avec moi… J’avais, là aussi, une bénédiction de mon animal totem.

 

Christine, je ne t’ai pas écoutée et me suis assise devant. Les 5 minutes de voiture étaient pénibles. Nous sommes arrivés sur le parking. J’avais l’impression que cela s’accélérait. Nicolas est vite allé chercher des masques oubliés dans la voiture. Nous avons pris l’ascenseur, hop premier étage, salle de naissance !

 

Et voilà, cette porte si mystérieuse s’est ouverte. La sage femme que nous avions eu au téléphone nous a invités dans la salle d’oscultation. Nicolas avait laissé toutes les affaires dans la voiture mais était rassuré par les paroles de la sage femme: « Tout va bien, c’est votre premier enfant. Nous avons le temps ». Je me suis allongée, c’était la première fois que j’avais un touché vaginal de toute ma grossesse. La sage femme a souri avec tendresse: « Vous êtes dilatée de 6cm. Nous allons directement en salle de naissance n°1 ».

 

Elle se situait au fond du couloir. Par instinct peut-être, j’ai commencé la danse de la vague, les yeux fermés. Ces cinquante mètres ont duré près de 10 minutes. La sage femme a chuchoté à Nicolas « c’est magnifique, vous devriez filmer ce moment. » Nicolas a décidé que cela resterait un moment rien qu’à nous. Nous sommes rentrés dans la salle de naissance seuls. Nous étions tellement paisibles seuls. Nous avons pris le ballon et avons commencé des bercements contre le mur. Puis, je me suis mise par terre, à quatre pattes avec le ballon. Nicolas poussait sur mon sacrum. J’étais maîtresse de mon corps.

 

La sage femme est revenue sur la pointe des pieds. Je lui ai confié avoir envie d’aller à la selle. Je savais très bien ce que cela voulait dire et elle-aussi, bien entendu. Ce sourire, déjà partagé au début de notre arrivée, nous annonçait l’arrivée prochaine de notre bébé. J’avais mal aux genoux, je me suis donc installée sur le lit, toujours avec le ballon, à quatre pattes. J’accueillais les contractions avec bonheur. La douleur laissait place à une extase lorsqu’elle disparaissait. Puis, je sentais qu’elle revenait et je l’accueillais avec bonheur. Merci de venir à moi. Je n’ai jamais autant aimé ressentir une douleur.

 

Nicolas était près de moi et trouvait les mots justes lorsque je m’égarais avec ma respiration. Main dans la main, notre amour n’a jamais été aussi fort. Je me suis mise de côté car je sentais que c’était juste. J’ai libéré des ohm et des sons venus d’ailleurs. Le sommet du crâne de notre bébé est apparu. Je me suis mise face à la sage femme et Nicolas a tiré mes jambes lorsque je le voulais. Le cercle de feu a annoncé l’arrivée imminente de notre bébé.

 

A 20h42, j’ai poussé et j’ai entendu un cri, son cri. Je suis allée chercher Lola. Je l’ai sentie plus que je ne l’ai vue. Je l’ai découverte par le toucher, l’odeur et l’ouïe. Lola était là. Le cordon a été coupé seulement après l’arrêt de son battement. Le placenta a suivi, ce qui m’a fait pousser un soulagement. Nous avons eu droit à près de deux heures de calme tous les trois dans la salle de naissance. Puis, nous avons rejoint notre nouvelle bulle n°155. Notre séjour à la maternité a été un havre de paix que je n’oublierai jamais. Mon paradis perdu…

 

Cette grossesse m’a donné une confiance que je n’avais jamais atteinte dans ma vie. Grâce à toi, j’ai pu me libérer et laisser parler mon être. Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu m’as donné.

 

Merci Christine, du fond du cœur